Quel oiseau produit le son le plus puissant ?

Gerald Driessens: “ C’est difficile à dire. Mais le troglodyte mignon sort du lot, surtout pour ses trilles puissants qui font penser à un réveil. On peut dire que c’est un fameux chanteur, surtout pour un oiseau de si petite taille. Le butor étoilé ou le hibou grand-duc crient encore plus fort : ces oiseaux produisent des sons très graves qui s’entendent de loin. La grive musicienne est également un cas à part. Quand elle commence à chanter au printemps, on peut l’entendre jusqu’à 1 km ! ”

Existe-t-il aussi des oiseaux dont nous ne pouvons pas entendre le chant ?

Gerald Driessens: “Certaines espèces de rallidés produisent des sons graves très difficiles à percevoir par l’homme, alors que leurs propres congénères les entendent à plusieurs kilomètres de distance. Il faut savoir aussi que l’oreille humaine devient moins sensible au fur et à mesure que l’on prend de l’âge. Généralement, ce sont les sons aigus que l’on perd en premier, et l’on entendra donc de moins en moins bien les cris aigus du roitelet huppé, par exemple. Je souffre personnellement d’acouphènes depuis de nombreuses années. Et de ce fait, je ne perçois plus certaines fréquences. Ainsi, je n’entends quasiment plus le chant du tarin des aulnes”

Quel est l’effet du chant des oiseaux sur notre humeur ?

Gerald Driessens: “C’est différent pour chaque personne. Cela fait 40 ans déjà que j’écoute les oiseaux, et je trouve toujours leur chant terriblement relaxant. Lorsque j’entends le cri du merle, cela me fait directement penser à une chaude soirée d’été. Chacun établit ses propres connexions. Plus vous arrivez à reconnaître de chants d’oiseaux, mieux vous les « comprenez ». Lorsque, par exemple, j’entends le cri d’alarme d’une mésange bleue, je sais qu’un épervier n’est pas loin. Quant au martin-pêcheur, on l’entend souvent avant de le voir”

Comment apprend-on à reconnaître les chants des oiseaux ?

Gerald Driessens: “Avec beaucoup de patience ! C’est maintenant le bon moment pour commencer, car dès le mois d’avril les oiseaux migrateurs seront de retour au pays, marquant le début d’une belle cacophonie sonore. Pour l’instant, les espèces d’oiseaux présentes sont limitées, ce qui permet de les distinguer plus facilement et d’apprendre à les reconnaître. Commencez par les « plus faciles » : la tourterelle turque, le troglodyte mignon, le rouge-gorge, ... Et utilisez des moyens mnémotechniques : le chant de la mésange bleue commence par des « sisisisi » suivis d’un trille doux et métallique. C’est comme cela que je la reconnais tout de suite. Internet peut aussi être une aide précieuse : sur le site web www.xeno-canto.org vous trouverez de très nombreux chants d’oiseaux. Mais sachez tout de même qu’une année ne suffira pas à explorer le langage des oiseaux dans son intégralité ! Car ce que l’on ne connaît pas (encore) on ne l’entend généralement pas ! Restez attentif, concentrez-vous sur les chants des oiseaux et tout ira bien !”