La misophonie peut constituer un sérieux handicap au quotidien. Ce trouble peut provoquer des
crises de colère, de panique ou de nerfs. Lisez la suite pour en savoir plus sur les causes, les symptômes et les traitements potentiels de la misophonie.
Que signifie le terme « misophonie » ?
« Miso » vient du grec et signifie détester ou haïr. Le suffixe « -phonie », également issu du grec, renvoie quant à lui aux sons. La misophonie est donc une
intolérance à certains
sons, tels que le goutte-à-goutte d’un robinet, le cliquetis des touches d’un clavier ou la mastication d’un chewing-gum. Les bruits désagréables déclenchent toutefois souvent une réaction beaucoup plus violente qu’une simple « intolérance » chez un misophone. De nombreux autres bruits peuvent d’ailleurs irriter fortement la personne en question. La misophonie est également appelée «
syndrome de sensibilité sélective aux sons ».
Les causes de la misophonie
Comme déjà expliqué, la misophonie est un trouble
neurologique, mais on ne sait malheureusement pas grand-chose sur la manière dont elle apparaît. La misophonie se manifeste souvent assez tôt, vers l’âge de 10 ans ou au début de la puberté. Un misophone développe une tendance à
se focaliser à l’excès sur certains sons, généralement d’origine humaine. D’après les
experts en misophonie de l’AMC, lorsque le cerveau du misophone perçoit ces déclencheurs, il réagit probablement de la même manière que face à un
danger, ce qui déclenche une
réponse émotionnelle, plus précisément de la colère, du dégoût ou de la haine. Avec le temps, ces déclencheurs, ou
stimuli, et la réaction qui s’ensuit deviennent si automatiques que le misophone (ou plutôt son cerveau) n’est plus capable de garder son calme et de réfréner la réaction émotionnelle négative.
À noter que les stimuli n’entraînent pas tous une réaction aussi violente et qu’ils peuvent varier d’une personne à l’autre. Alors qu’un misophone sera très sensible aux bruits de mastication, un autre sera surtout dégoûté ou irrité par les bruits de respiration. Le
stress, le
manque de sommeil, l’
épuisement et d’autres facteurs peuvent
abaisser le seuil de tolérance et entraîner une réaction
plus violente. Il est donc possible de jouer sur certains facteurs pour contrôler la misophonie dans une certaine mesure, mais il est malheureusement impossible de la contrôler totalement.
Les conséquences de la misophonie
Avec le temps, un misophone développe une capacité à juger où et quand il y a un risque plus élevé de stimuli indésirables. Par crainte de la réaction, et non par crainte du déclencheur proprement dit, il va commencer à éviter de plus en plus ces situations. On parle d’«
anxiété d’anticipation ». Dans la mesure où le misophone est souvent amené à éviter des situations sociales (parce que les stimuli sont généralement d’origine humaine), l’impact sur sa vie sociale (privée et professionnelle) peut être énorme. Le risque d’
isolement social est donc réel lorsque la misophonie est hors de contrôle.
L’anxiété d’anticipation accroît, en outre, le niveau de stress de nervosité, ce qui abaisse encore le seuil de tolérance. Il s’installe alors un
cercle vicieux sur lequel on finit par ne plus avoir d’emprise.
Les symptômes de la misophonie
Les
réactions aux bruits désagréables peuvent être
légères, modérées ou violentes, selon le degré de misophonie. Tour d’horizon des principaux symptômes du trouble…
- Réaction excessive à de simples bruits
- Tentatives désespérées de quitter les endroits désagréables
- Exaspération et irritation excessives
- Mauvaise humeur
- Crises de colère
- Reproches à la personne à l’origine du bruit
Stimuli courants
Certains bruits
déclenchent presque systématiquement une réaction chez de nombreux misophones. Généralement d’origine humaine, ils sont souvent répétitifs, mais pas excessivement forts :
- déglutition, bruits faits en buvant et en mangeant, mastication ;
- respiration, bâillements, sifflements ;
- toussotements, raclements de gorge, reniflements, mouchage ;
- certains accents, voix spéciales, prononciation de certains phonèmes (R roulé ou guttural, certaines diphtongues…).
Les
bruits ambiants peuvent également être une source d’irritation, de colère ou de dégoût :
- bruits de pieds qui traînent, bruits de pas, claquements de talons ;
- tables, chaises, portes, escaliers qui craquent ;
- cliquetis de clavier ou de souris au travail (ou à domicile) ;
- bruits d’animaux à proximité (coqs qui chantent, chats qui miaulent, chiens qui aboient) ;
- bourdonnements d’ordinateurs ou d’appareils électroniques, bruissements de la TV ou de la radio, tic-tac d’une horloge.